L.I.L.I., La Maladie de la mort

Cette adaptation du roman La Maladie de la mort de Marguerite Duras en Réalité Virtuelle vous invite à découvrir l’intimité des mots de Duras dans un format de lecture innovant.

Accueilli par le service room de l’hôtel, vous êtes invité.e à entrer dans ce huis clos intime qu’est la chambre, allongez-vous sur le lit, laissez-nous vous équiper d’un casque de réalité virtuelle et commencez cette lecture scénographiée et spatialisée à 360°.

Cette adaptation du roman La Maladie de la mort de Marguerite Duras en Réalité Virtuelle vous invite à découvrir l’intimité des mots de l’autrice dans un format de lecture innovant.Tous les jours se tient le même cérémonial, dans une chambre d’hôtel, un homme, une femme.
Entre eux, la mer, il la paye, elle se soumet.

« La Maladie de la mort, pour moi, c’est l’incapacité d’aimer. La tragédie de cet homme, enfermé dans sa solitude, appelle, je l’espère, à ne pas oublier d’oser s’ouvrir à l’autre, à partager notre humanité. »

Christelle Derré, metteure en scène

Le glissement du domaine du spectacle vivant à celui de la réalité virtuelle et de la lecture immersive s’inscrit pleinement et avec cohérence dans l’identité du Collectif Or Normes – basée sur le trio artistique, technologique et scientifique – avec cette volonté de proposer au public une nouvelle approche et une nouvelle forme de littérature. En effet, à l’émotion propre au contenu de l’œuvre viennent s’ajouter les émotions et sensations spécifiques à la réalité virtuelle, à l’univers graphique et sonore. En outre, l’interaction des comédien.nes avec le binôme, dès l’accueil, participe à créer un espace où la réalité glisse progressivement vers la fiction.

La Maladie de la Mort, c’est la quête désespérée d’un homme à la recherche du sentiment d’aimer qu’il espère trouver à  travers une relation tarifée. Le récit d’un huis clos, dans une chambre, entre un homme incapable d’aimer et une femme  payée pour se soumettre à ses volontés durant plusieurs nuits passées à l’hôtel. 

Tous les soirs se tient le même cérémonial, la femme s’étend nue sur le lit et s’endort, à la fois offerte et recluse dans son  sommeil, docile et inaccessible dans son silence… Terrés dans la chambre noire, l’homme et la femme attendent, dans  l’improbabilité d’un sentiment qui ne peut surgir que du hasard, d’une erreur, « Jamais d’un vouloir ». Seule l’ombre de la mer rompt avec l’immobilité qui les étreint, cette « mer noire [qui] bouge à la place d’autre chose, de vous  et de cette forme sombre dans le lit ». 

De ce travail artistique réalisé pour ce texte, Collectif Or Normes est en train d’explorer les codes d’éditorialisation numérique  propre à la technologie et à l’ergonomie du “Casque de Réalité Virtuelle” pour mettre en scène le texte La Maladie de la Mort de Marguerite Duras au format L.I.L.I., une installation de lecture immersive.

 La Maladie de la mort au format L.I.L.I.

  1.      Le SAS transitif – la scénographie tangible

Une chambre d’hotel reonstituée dans un espace carré de 4m. par 4m. Le public, en binôme, découvre la chambre constituant le huis clos où se déroule l’action de la genèse. décoré d’un mobilier de type année 80, le binôme est invité à s’assoir confortablement sur le lit pour vivre une vivre un voyage instrospectif sur le sentiment d’aimer.

Ensuite, tour à tour, le public est équipé d’un casque de réalité virtuelle, l’expérience de lecture 100% immersive commence. Lors de la réception virtuelle de cette proposition  artistique, Collectif Or Normes interagit physiquement avec l’utilistaeur sur des moments clés du scénario. Ainsi, les intentions dramaturgiques sont mises en scène tant dans l’espace physique que numérique. L’écriture du geste se joint à l’écriture  transdisplinaire propre à ce projet.  

Elle relève de la capacité du participant à avoir une lecture active lors de la réception de cette proposition de lecture. 

  1.      Ce que l’on voit dans le casque

Le texte de Marguerite Duras, les mots, les phrases seront d’abord traités graphiquement. Il sera ensuite intégré dans  un univers visuel et sonore spatialisé à 360° (binaural). Il faut donc jouer des codes ergonomiques propres au dispositif  technique pour les mettre au service d’un projet artistique et littéraire. 

De par l’accueil de deux participants au sein de l’installation, nous jouons de cet effectif pour mettre en scène un couple  évoluant dans l’espace virtuel de la chambre. 

Allongé dans le lit, l’usager accède à l’espace virtuel de la chambre où sont scénographiés les mots de Duras. Ils s’affichent  sur les murs, le plafond, le sol et dans le lit. Une scénographie sobre pour une mise en valeur de la chorégraphie du  texte. L’immersion passe par un travail sur les ambiances sonores de cet espace : le son des draps et le son de l’autre ; un  sounddesign entre cinéma et jeux-vidéo. 

Ainsi, en ayant la possibilité technique de spatialiser le son et l’image à 360°, nous pouvons scénariser une confusion chez  l’usager en créant des temporalités parallèles. Ou au contraire, nous pouvons guider l’usager en l’interpelant grâce à des  signaux sonores et/ou graphiques. 

 L’expérience de Lecture Immersive

  1.    Qu’est ce que c’est ?

À la croisée des arts du spectacle vivant et des arts numériques, Les Installations des Lectures Immersives – dites L.I.L.I. – offrent un dispositif éditorialement innovant de lecture, qui explore les différentes perceptions visuelle, sonore, tactile, kinesthésique et olfactive pour éveiller l’ensemble des sens du lecteur. Ainsi, L.I.L.I. s’inscrit dans le format éditorial numérique tout en possédant son identité propre, fondée sur une méthodologie qui s’appuie sur la triade Art, Science et Technologie. En outre, L.I.L.I. se distingue par une esthétique distincte d’autres formats de lecture, dû au maillage disciplinaire fondamental à la production de ce dispositif.

Ainsi, si L.I.L.I. offre aux artistes la possibilité de ne se heurter qu’aux seules limites de leurs créativités, en construisant de nouvelles collaborations entre les spécialités du domaine de l’Art pour concrétiser les projets les plus ambitieux, elle offre aussi aux spectateurs – désormais identifiés sous le concept de lect-acteur – une façon innovante de vivre et de ressentir l’œuvre littéraire.

Pour réaliser une installation de lecture immersive, deux écritures scénographiques sont mobilisées : une écriture scénographique tangible pour accueillir l’utilisateur et le plonger immédiatement dans l’ambiance de la diégèse tangible et une écriture scénographique numérique pour accueillir le texte littéraire mis en jeu dans un environnement immersif.

Durée : 30 min

Pour 2 personnes

Contact : martin.rossi@collectifornormes.fr